Les Clés de Lecture : Comprendre les 100 Proofs
Le terme "100 Proof" intrigue et fascine les amateurs de whisky. Il représente bien plus qu'un simple pourcentage d'alcool ; il est un héritage d'une tradition ancienne, un gage d'authenticité et de puissance.
L'Origine du "Proof"
L'expression remonte au XVIe siècle en Angleterre. Pour déterminer si l'alcool était suffisamment fort pour être taxé au taux le plus élevé, les autorités utilisaient un test ingénieux. Elles trempaient de la poudre à canon dans le spiritueux. Si la poudre parvenait encore à s'enflammer, l'alcool était considéré comme "à l'épreuve" (proof) et sa teneur était jugée supérieure à 57,15 %.
Un alcool plus faible aurait rendu la poudre inutilisable, comme une mèche de canon mouillée. C'est de cette pratique que l'expression 100 Proof est née.
Une Histoire de Degrés
Bien que le Royaume-Uni utilise aujourd'hui le pourcentage d'ABV (Alcohol by Volume), la notion de "100 Proof" perdure, notamment aux États-Unis, où elle équivaut au double de l'ABV. Pour cette dégustation, nous nous concentrons sur la définition historique, celle des 57,1 %.
Mais attention, une idée reçue est à dissiper : l'âge d'un brut de fût ne se déduit pas de son degré. Si un whisky peut atteindre naturellement 57,1 % d'alcool après environ 12 ans de vieillissement, il peut tout à fait être réduit à ce degré à un âge plus jeune. Le fait que l'étiquette précise 8 ans d'âge et 57,1 % vol. indique que le whisky a été étendu d'eau avant l'embouteillage, offrant une expérience puissante, mais contrôlée par le maître de chai.
En conclusion, un whisky 100 Proof offre une expérience gustative riche et pleine. Loin d'une lourdeur supposée, sa puissance apporte une complexité et une intensité accrues, révélant des arômes qui seraient masqués à un degré d'embouteillage inférieur.